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2 juin-3 juillet 1996

Bosnie-Herzégovine. Entraves à la mise en œuvre des accords de paix

Le 2, les représentants du groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie, réunis à Genève en présence des présidents serbe, bosniaque et croate, ne parviennent pas plus que le haut représentant civil en Bosnie Carl Bildt, le mois précédent, à obtenir le retrait du pouvoir de Radovan Karadzić, « président » de la « république serbe de Bosnie », et du général Ratko Mladić. Inculpés de crimes contre l'humanité, ces deux hommes ne devraient pas, selon les accords de paix de Dayton, exercer une quelconque fonction politique. Le secrétaire d'État américain Warren Christopher menace la Serbie de réactiver les sanctions contre Belgrade si les accords de Dayton continuent à ne pas être respectés.

Les 13 et 14, les représentants de quarante-cinq pays et de quinze organisations internationales se réunissent à Florence pour évoquer la mise en place de la phase « civile » des accords de paix conclus en novembre 1995, à mi-parcours de l'application de ceux-ci. Le maintien au pouvoir de Radovan Karadzić constitue un obstacle à l'organisation d'élections générales en Bosnie à l'automne, condition préalable au retrait progressif des soldats de l'Ifor (Implementation Force) que le président américain Bill Clinton a promis à ses concitoyens. Toutefois, les participants accueillent avec réserve la demande du président du Tribunal pénal international (T.P.I.) de La Haye, Antonio Cassese, d'instaurer des sanctions économiques à l'encontre de la Serbie et de la Croatie en raison de leur absence de coopération avec le T.P.I. Rejetant également le préalable de l'arrestation des dirigeants serbes bosniaques, ils se prononcent en faveur de l'organisation d'élections en Bosnie avant la mi-septembre.

Le 20, le Parti démocratique serbe (S.D.S.) fait savoir qu'il a approuvé la candidature de son président, Radovan Karadzić, aux élections bosniaques. Cette éventualité est rejetée par la communauté internationale.

Le 25, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe fixe la date des élections générales en Bosnie au 14 septembre, tout en reconnaissant qu'« aucune condition n'a été remplie » dans le pays en matière de libertés fondamentales et en soulignant les « énormes risques » du scrutin.

Le 29, les dirigeants du G7 et de la Russie, réunis à Lyon, réclament la démission de Radovan Karadzić, menaçant la Serbie et les Serbes de Bosnie de sanctions.

Le 30, Radovan Karadzić cède le pouvoir par intérim à la vice-présidente Biljana Plavsić, sans démissionner formellement.

Le 3 juillet, Radovan Karadzić fait connaître sa décision de ne pas se présenter aux élections de septembre. La candidate désignée du S.D.S. est Biljana Plavsić.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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