20-21 novembre 1997
Union européenne. Sommet social à Luxembourg
Les 20 et 21, les chefs d'État et de gouvernement des Quinze participent, à Luxembourg, à un Conseil européen extraordinaire sur l'emploi. Celui-ci est organisé sur l'initiative du gouvernement de Lionel Jospin, appuyé par le président Chirac. Le Premier ministre français entend promouvoir une stratégie européenne en faveur de l'emploi afin de consolider le volet social de l'Union face à son volet monétaire. Le chômage touche 10,6 p. 100 de la population active dans l'Union, soit 17,9 millions de personnes.
Le 20, près de quarante mille manifestants se rassemblent dans la capitale du grand-duché à l'appel de la Confédération européenne des syndicats pour défendre l'emploi et l'Europe sociale. Le 21, les Quinze adoptent une « stratégie coordonnée pour l'emploi » dont les lignes directrices, définies chaque année, doivent servir de référence aux plans nationaux en faveur de l'emploi. Quatre lignes directrices sont adoptées pour 1998 : les Quinze doivent améliorer la capacité d'insertion professionnelle en proposant, d'ici à cinq ans, une procédure de formation ou de reconversion ou encore une expérience professionnelle à tous les jeunes demandeurs d'emploi avant leur sixième mois de chômage ; les pays de l'Union doivent développer l'esprit d'entreprise en facilitant la création et la gestion des entreprises ; ils doivent promouvoir la capacité d'adaptation des entreprises et de leurs personnels en incitant les partenaires sociaux à moderniser l'organisation du travail de façon à conjuguer souplesse de fonctionnement et sécurité de l'emploi ; enfin, les Quinze s'engagent à renforcer les mesures en faveur de l'égalité des chances en luttant contre la discrimination entre hommes et femmes au sein de l'entreprise. Les résultats de ces dispositions, qui ne sont pas contraignantes, doivent faire l'objet d'évaluations régulières. Ces mesures reflètent une conception de l'Europe sociale inspirée par la politique du nouveau Parti travailliste de Tony Blair au pouvoir à Londres, que Paris reprend à son compte mais que contestent Bonn et Madrid. Selon le gouvernement britannique, la politique de l'emploi doit être active et non défensive ; elle doit renforcer les potentialités du marché par un assouplissement négocié.