20-22 juin 2002
Union européenne. Sommet de Séville
Le 20, les ministres des Finances des Quinze, réunis à Madrid, adoptent les grandes orientations qui doivent guider la politique économique des pays de l'Union, et notamment la politique budgétaire de la France. Celle-ci est accusée par ses partenaires de s'éloigner de l'objectif d'équilibre pour 2004, arrêté en mars lors du sommet de Barcelone. La situation des finances publiques de la France, comme de celles de l'Allemagne et du Portugal, s'est détériorée en 2002. Aux termes de cet accord, Paris s'engage à « mener sans délai une politique générale de réformes structurelles destinées à augmenter le potentiel de croissance et à réduire à moyen terme le niveau général des dépenses publiques » ainsi qu'à « définir sans délai une réforme générale des systèmes de retraite ». Toute baisse d'impôt, notamment, doit être financée par des économies budgétaires. La France conditionne le respect de l'objectif d'équilibre budgétaire pour 2004, que le candidat Jacques Chirac avait jugé non « tenable » durant la campagne électorale, au maintien, d'ici là, d'une croissance annuelle d'au moins 3 p. 100.
Les 21 et 22, le Conseil européen marquant la fin de la présidence espagnole se réunit à Séville. Le sommet est dominé par le dossier de l'immigration clandestine, sur fond de montée en Europe des mouvements populistes animés de préoccupations sécuritaires. Les Quinze décident, contrairement aux vœux du Royaume-Uni et de l'Espagne et conformément à ceux de la France et de la Suède, de ne pas sanctionner économiquement les pays d'émigration illégale, avec lesquels ils entendent plutôt développer une coopération. Ils ne parviennent à aucun accord sur la création d'un corps intégré de police des frontières. La définition d'une politique commune d'asile et d'immigration progresse peu. Il en est de même des dossiers liés à l'élargissement de l'Union.