20-23 février 1996
Irak. Assassinat de deux gendres de Saddam Hussein après leur retour à Bagdad
Le 20, les deux gendres du président Saddam Hussein, le général Hussein Kamel Hassan, ancien responsable des programmes d'armement, et son frère, le colonel Saddam Kamel Hassan, ancien cadre de la garde républicaine, qui s'étaient réfugiés en Jordanie en août 1995, regagnent Bagdad avec leur famille. Ils ont reçu l'assurance, de la part du Conseil de commandement de la révolution, organe suprême du pays, qu'ils seraient traités en « citoyens ordinaires » à leur retour en Irak. Après avoir appelé au renversement de Saddam Hussein à son arrivée à Amman, le général Hassan s'était peu à peu éloigné des positions du roi Hussein de Jordanie, de plus en plus hostile au régime de Bagdad, et affirmait n'avoir plus « aucun contentieux » avec le chef d'État irakien. De son côté, le souverain jordanien, qui avait permis, quelques jours plus tôt, à une branche de l'opposition irakienne d'établir son siège à Amman, avait cessé de considérer le général Hassan comme représentant une alternative à Saddam Hussein.
Le 23, la télévision irakienne annonce que les deux transfuges repentis ont été tués, près de Bagdad, en compagnie d'un frère et de leur père, par les membres de la tribu El-Majid, à laquelle ils appartenaient. Ceux-ci auraient ainsi voulu couper « la branche traîtresse de la famille », selon un message qu'ils auraient adressé à Saddam Hussein. Plus tôt, la télévision avait annoncé le divorce des deux filles du chef de l'État qui auraient été « trompées » par leurs maris, qualifiés de « traîtres ». Selon des opposants au régime de Bagdad, les deux gendres auraient été tués par des hommes du président Hussein après avoir été interrogés.