20-25 août 1993
Togo. Réélection du général Gnassingbé Eyadéma à la présidence
Le 20, le Collectif de l'opposition démocratique togolaise (C.O.D.-2), qui regroupe une dizaine de partis, décide de suspendre sa participation à l'élection présidentielle prévue pour le 25 en raison des retards dans l'organisation technique du scrutin. Il conditionne sa participation à un report de la date du scrutin, ainsi qu'à une « recomposition » de la Cour suprême qui est accusée de « partialité ». Celle-ci avait rejeté, le 12, la candidature de Gilchrist Olympio, l'un des trois candidats de l'opposition.
Le 23, les observateurs américains et allemands chargés de contrôler le bon déroulement de l'élection renoncent à leur mission devant le refus du pouvoir d'accéder à la demande, à leurs yeux justifiée, de l'opposition. La France déclare quant à elle s'en tenir à la stricte application des accords, signés le 11 juillet à Ouagadougou sous son égide par le pouvoir et l'opposition, qui devaient mettre un terme à la crise politique que traverse le pays depuis la Conférence nationale de l'été de 1991 et qui fixaient la date du scrutin au 25 août.
Le 25, le général Gnassingbé Eyadéma est réélu dès le premier tour avec 96,42 p. 100 des suffrages. Le reste des voix se partage entre les deux candidats indépendants qui faisaient office de faire-valoir. Le taux de participation n'est que de 39,5 p. 100. Les observateurs français, restés sur place, estiment que l'élection ne s'est pas déroulée « dans des conditions satisfaisantes ».