20-25 mai 1990
Roumanie. Victoire de Ion Iliescu et du Front de salut national aux élections
Le 20, 16,8 millions d'électeurs sont appelés à élire un président de la République, trois cent quarante-huit députés et cent dix-neuf sénateurs chargés d'élaborer une nouvelle Constitution. Radu Campeanu (national-libéral) et Ion Ratiu (national paysan) disputent le fauteuil présidentiel à Ion Iliescu (Front de salut national), grand favori. Lors de la campagne électorale, les trois hommes ne sont confrontés qu'une seule fois, au cours d'un débat télévisé diffusé le 17. Des centaines d'observateurs étrangers sont venus surveiller la régularité de ces premières élections libres depuis plus de cinquante ans.
Le 25, la publication des résultats définitifs confirme, en les amplifiant, les estimations des sondages. Ion Iliescu, ancien communiste écarté du pouvoir par Nicolae Ceausescu en 1971, est élu président de la République par 85,07 p. 100 des suffrages, contre 10,64 p. 100 à Radu Campeanu et 4,29 p. 100 à Ion Ratiu. Aux législatives, le F.S.N., avec 66,31 p. 100 des voix, obtient deux cent trente-trois sièges de députés, et quatre-vingt-douze de sénateurs, écrasant ainsi les partis « historiques », Parti libéral (6,31 p. 100 des voix ; 29 sièges) ou paysan (2,51 p. 100 ; 12 sièges). De nombreux Roumains de souche hongroise ont voté pour l'Union démocratique magyare, qui recueille ainsi 7,23 p. 100 des suffrages et vingt-neuf sièges. Ion Iliescu écarte toute hypothèse de retour au communisme, qui serait un « suicide politique », et propose aux autres forces politiques de participer à un « gouvernement de coalition et de coopération ».