20-26 mars 2000
Vatican - Jordanie - Israël - Autorité palestinienne. Visite du pape Jean-Paul II en Terre sainte
Le 20, Jean-Paul II entame le premier voyage d'un pape en Terre sainte depuis celui de Paul VI en 1964. Arrivé à Amman, il se rend au mont Nébo – où Moïse est mort, selon la Bible – et aux sanctuaires de Madaba. « Sans paix, déclare-t-il au roi Abdallah II de Jordanie, il ne peut y avoir de développement authentique pour cette région, pas de vie meilleure pour ses peuples, pas d'avenir plus clair pour ses enfants. »
Le 21, avant de rejoindre Jérusalem, le pape est accueilli à Tel-Aviv par le président israélien Ezer Weizman, qui lui rappelle que la Ville sainte est la « capitale » d'Israël et qui insiste sur le fait que l'État hébreu a rendu l'accès libre aux lieux saints « pour toutes les religions ».
Le 22, à Bethléem, dans les territoires palestiniens, Jean-Paul II déclare à Yasser Arafat, chef de l'Autorité palestinienne, que « personne ne peut ignorer ce que le peuple palestinien a dû souffrir ces dernières décennies ». Ayant embrassé la terre palestinienne, il réitère la position de l'Église en faveur du « droit naturel [des Palestiniens] à avoir une patrie », avant de visiter le camp de réfugiés de Dheicheh.
Le 23, à Jérusalem, le pape visite le mémorial Yad Vashem consacré à la mémoire et à l'étude de la Shoah. Mais il se refuse à reconnaître, comme le souhaiterait une partie du monde juif, le rôle central de l'Église dans la formation et le développement de l'idéologie antisémite qui a conduit à l'extermination des juifs. Une rencontre avec les dignitaires religieux musulman et juif, dans la soirée, tourne au débat politique sur la souveraineté de Jérusalem.
Le 24, Jean-Paul II visite les lieux saints proches du lac de Tibériade, en Galilée. De nombreux chrétiens libanais pro-israéliens manifestent, lors de la messe célébrée sur le mont Korazim, contre « la dictature du régime libanais », « la persécution syrienne » et le projet israélien de retrait unilatéral du sud du Liban.
Le 25, le pape se rend à Nazareth, où la polémique sur la construction d'une nouvelle mosquée près de la basilique est toujours vive, avant de présider à la rencontre de toutes les Églises chrétiennes de la région.
Le 26, Jean-Paul II visite les lieux saints de Jérusalem. Il se rend au mur des Lamentations devant lequel il répète sa prière de repentance du « comportement de ceux qui [...] ont fait souffrir [les juifs] ».