20-27 août 2020
Russie - Allemagne. Empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny
Le 20, Alexeï Navalny, principal opposant au président Vladimir Poutine, est hospitalisé dans un état grave à Omsk, en Sibérie, alors qu’il se rendait de Tomsk à Moscou en avion. Ses proches dénoncent un empoisonnement. En juillet 2019, Alexeï Navalny avait déjà affirmé avoir été empoisonné, alors qu’il se trouvait en prison. De nombreux opposants au Kremlin ont été victimes d’empoisonnement, en Russie et à l’étranger, au cours des dernières années. Les activités d’Alexeï Navalny et celles de son Fonds de lutte contre la corruption sont régulièrement entravées par le Kremlin. Empêché de créer un parti politique et de se présenter aux élections, l’opposant prône le « vote intelligent », appelant à choisir systématiquement le candidat le mieux placé face à celui du pouvoir, notamment à l’occasion des élections qui doivent se tenir en septembre dans plusieurs régions du pays. La France et l’Allemagne offrent leur assistance médicale et leur protection à Alexeï Navalny, et demandent à Moscou de mener une enquête sur les circonstances de l’incident dont il a été victime.
Le 21, l’hôpital d’Omsk déclare n’avoir relevé aucune trace d’empoisonnement d’Alexeï Navalny, qui est toujours plongé dans le coma.
Le 22, Alexeï Navalny est accueilli dans un hôpital de Berlin. La veille, l’hôpital d’Omsk avait autorisé son transfert après avoir longtemps jugé le malade intransportable.
Le 24, l’hôpital de la Charité à Berlin confirme l’empoisonnement de l’opposant russe par une substance neurotoxique.
Le 26, le président de la Douma Viatcheslav Volodine annonce son intention de mener une enquête sur « une tentative de puissances étrangères de nuire à la santé d’un citoyen russe dans le but de créer des tensions en Russie et de porter encore plus d’accusations contre notre pays », évoquant une « provocation » de l’Allemagne.
Le 27, la police russe annonce l’engagement de « vérifications préliminaires » sur l’« hospitalisation » d’Alexeï Navalny, préalable à l’éventuelle ouverture d’une enquête.