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20-27 juillet 2023

France. Contestation du placement en détention d’un policier

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Le 20, le parquet de Marseille annonce la mise en examen de quatre policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de la ville et le placement en détention provisoire de l’un d’entre eux pour des faits de « violence en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique avec usage ou menace d’une arme ». Les quatre policiers sont soupçonnés d’avoir délibérément tiré au lanceur de balle de défense (LBD) sur un jeune homme et de l’avoir passé à tabac, le 2 juillet, en marge des émeutes consécutives à la mort de Nahel Marzouk, tué par un policier à Nanterre en juin. Les graves blessures du jeune homme ont occasionné la délivrance d’une incapacité totale de travail de soixante jours. De nombreux collègues marseillais du policier incarcéré se placent en service minimum ou se mettent en arrêt-maladie en signe de protestation, soutenus par certains de leurs syndicats. Le policier auteur du coup de feu qui a tué Nahel Merzouk est également en prison depuis fin juin.

Le 23, le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux affirme au quotidien Le Parisien comprendre « l’émotion et même la colère » des policiers, et déclare qu’« avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ». Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez annonce partager la position de Frédéric Veaux. Les syndicats de magistrats condamnent ces propos. Dans le même temps, le mouvement de protestation des policiers s’étend dans le sud du pays, puis gagne l’Île-de-France.

Le 24, dans un entretien télévisé accordé depuis la Nouvelle-Calédonie, le président Emmanuel Macron déclare comprendre « l’émotion » des policiers tout en affirmant, comme le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, que « nul en République n’est au-dessus de la loi ».

Le 26, à l’occasion du bilan qu’il dresse de sa première année à la tête de la Préfecture de police, Laurent Nuñez appelle les policiers à ne pas « délaisser le service ».

Le 27, après une semaine de silence, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, de retour de Nouvelle-Calédonie où il accompagnait le chef de l’État, reçoit les syndicats de policiers en présence de Frédéric Veaux, qu’il affirme soutenir « totalement ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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