20-28 juillet 2015
Turquie. Engagement militaire contre l’État islamique et le P.K.K
Le 20, un attentat-suicide perpétré dans la ville à population kurde de Suruç, près de la frontière syrienne, fait trente-deux morts parmi des militants prokurdes venus participer à la reconstruction de la ville kurde syrienne de Kobané, située de l’autre côté de la frontière. Ankara met en cause le groupe État islamique (E.I.). Kobané est dans le même temps la cible d’un autre attentat qui ne fait pas de victime.
Le 22, le Parti des travailleurs du Kurdistan (P.K.K.), déclarant agir en représailles après l’attentat, revendique l’assassinat de deux policiers accusés d’être complices de l’E.I., à Ceylanpinar, dans le sud-est du pays. Les violences meurtrières opposant les militants kurdes aux forces de l’ordre s’exacerbent au fil du mois.
Le 23, Ankara officialise un accord conclu avec les États-Unis qui autorise, pour la première fois depuis la création de la coalition contre l’E.I. dirigée par Washington, les membres de celle-ci à utiliser quatre bases aériennes turques pour mener leurs bombardements en Syrie. En contrepartie, Ankara souhaite obtenir la création d’une « zone de sécurité » libérée de la présence de l’E.I. dans le nord de la Syrie en vue d’abriter les rebelles syriens alliés. L’accord prévoit également la participation de l’aviation turque aux frappes en territoire syrien. L’armée évitait jusqu’alors d’affronter les combattants de l’E.I.
Le 24, l’aviation effectue des premières frappes dans le nord de la Syrie.
Le 24 également, la police mène une vaste opération antiterroriste à travers le pays, dirigée contre les militants de l’E.I., du P.K.K. et de la gauche radicale. Des centaines de personnes sont arrêtées.
Le 25 et les jours suivants, l’aviation vise également des bases du P.K.K. dans le nord de l’Irak.
Le 28, le président Recep Tayyip Erdogan juge « impossible » de poursuivre les négociations de paix engagées avec le P.K.K. tant que ce dernier attaquera les forces de sécurité.