20-28 mars 1985
France. Intensification du débat sur la réforme du mode de scrutin législatif
Le 20, Laurent Fabius confirme, au cours de son quart d'heure mensuel sur TF 1, que le gouvernement présentera le projet de réforme du mode de scrutin pour les élections législatives de 1986 avant quinze jours. Inscrite dans les propositions du candidat à la présidence de la République François Mitterrand, l'introduction de la proportionnelle suscite un vif débat, tant dans la majorité que dans l'opposition.
Le 20 également, à la suite d'un entretien à l'Hötel de Ville de Paris, Jacques Chirac et Raymond Barre affirment dans une déclaration qu'ils « s'opposeront ensemble à tout changement de la loi électorale actuelle ». Valéry Giscard d'Estaing s'oppose également à toute modification du mode de scrutin.
Le 26, après la réunion du comité central qui a eu lieu la veille, Georges Marchais annonce que le P.C. mènera une « bataille résolue » contre toute « caricature de la proportionnelle ». Georges Marchais accuse le P.S. de préparer par cette réforme de « futures combinaisons politiciennes » et de s'engager « vers un soi-disant centre gauche ». Le P.C.F. est partisan de la représentation proportionnelle intégrale avec répartition des restes au niveau national.
Les 27 et 28, à Rennes, les journées parlementaires du P.S. mettent en lumière, comme l'avait fait la réunion du comité directeur, les 23 et 24, les profondes divisions des socialistes sur cette question et l'incertitude quant à la décision finale du gouvernement. Si Lionel Jospin estime que le scrutin majoritaire actuel est inadapté dans la mesure où « il servait l'union de la gauche, désormais rejetée par le P.C. », plusieurs responsables, tels Jean Poperen, Michel Rocard ou Jean-Pierre Chevènement, se déclarent dans l'ensemble favorables au maintien d'un système majoritaire.