20-29 mars 2015
Yémen. Intervention militaire conduite par Riyad contre la rébellion houthiste
Le 20, à Sanaa, deux attentats-suicides visant les mosquées Badr et Al-Hachouch et perpétrés à l’heure de la prière hebdomadaire font au moins cent quarante-deux morts. Les victimes sont pour la plupart des zaydites – dissidents chiites – partisans de la milice houthiste d’Ansar Allah, qui a pris le contrôle de la capitale en septembre 2014 et a forcé à l’exil le président Abd Rabbo Mansour Hadi en janvier. L’opération est revendiquée par une branche locale du groupe État islamique (E.I.) qui promet de « couper le bras du projet iranien au Yémen » – Téhéran soutient la rébellion houthiste. Il s’agit de la première action de l’E.I. dans le pays où son rival Al-Qaida dans la péninsule arabique, implanté dans le centre et l’est du pays, combat à la fois le régime du président Hadi et la rébellion houthiste.
Le 21, Ansar Allah conquiert la ville de Taëz, entre Sanaa et Aden.
Le 25, le président Hadi quitte Aden, menacé par l’avancée des houthistes qui s’emparent de la base aérienne d’Al-Anad proche de la ville. Il se réfugie le 26 à Riyad.
Le 26, craignant la mainmise de l’Iran sur le pays par le biais d’Ansar Allah, l’Arabie Saoudite, à la tête d’une coalition de dix pays – Koweït, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Maroc, Pakistan, Égypte, Soudan et Jordanie –, engage l’opération militaire aérienne Tempête décisive contre la rébellion houthiste avec le soutien logistique des États-Unis et l’appui de la Turquie. Des positions de la rébellion à Sanaa sont bombardées ainsi que la base d’Al-Anad. Riyad masse des forces militaires derrière la frontière yéménite.
Le 29, les dirigeants des vingt et un États membres de la Ligue arabe – à l’exception de la Syrie, suspendue – réunis à Charm el-Cheikh, en Égypte, approuvent la création d’une force interarabe chargée de mener des « interventions militaires rapides ». L’Irak, dont le régime est soutenu par l’Iran contre lequel cette force semble dirigée, émet toutefois des réserves.