20-30 mai 2007
Liban. Combats entre l'armée et la milice du Fatah Al-Islam, et création d'un tribunal international
Le 20, alors que le projet de résolution relatif à la création d'un tribunal international destiné à juger les assassins de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri est en discussion devant le Conseil de sécurité de l'O.N.U., des combats meurtriers opposent l'armée et le Fatah Al-Islam, à Tripoli et aux abords du camp palestinien de Nahr el-Bared. La veille, des miliciens de cette organisation avaient attaqué à Amioun une agence de la Banque de Méditerranée, qui appartient au clan Hariri. L'intervention des Forces de sécurité intérieure avait entraîné des représailles du Fatah Al-Islam contre l'armée libanaise déployée autour du camp.
Le 20 également, à Beyrouth, l'explosion d'une voiture piégée fait un mort dans le quartier chrétien d'Achrafieh.
Le 21, alors que le Fatah Al-Islam semble avoir perdu tous ses soutiens et que l'armée bombarde ses positions dans le camp de Nahr el-Bared, un nouvel attentat à la bombe vise le quartier musulman de Verdun, dans la capitale, sans faire de victime. Il est revendiqué, comme celui de la veille, par le Fatah Al-Islam.
Le 22, à la faveur d'une trêve, des civils peuvent fuir le camp de Nahr el-Bared.
Le 22 également, Damas déclare que la création d'un tribunal pour juger l'assassinat de Rafic Hariri – dans lequel le régime syrien est soupçonné d'être impliqué – « menace la sécurité du Liban ». De son côté, la majorité parlementaire libanaise dénonce la manipulation du Fatah Al-Islam par la Syrie.
Le 23, la ville d'Aley, dans la région à majorité druze de la montagne du Chouf, est la cible d'un attentat à la bombe, qui ne fait que des blessés.
Le 24, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner effectue à Beyrouth une visite « de solidarité », à l'occasion de laquelle il affirme la continuité de la politique française au Liban.
Le 30, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte la résolution 1757, d'après le projet présenté par la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, qui impose la création d'un tribunal « à caractère international » pour juger les assassins de Rafic Hariri et les responsables des attentats commis au Liban depuis octobre 2004. La Chine et la Russie s'abstiennent lors du vote.