20-30 octobre 2019
Bolivie. Élections générales au résultat contesté
Le 20, alors que les résultats préliminaires de l’élection présidentielle accordent plus de 45 p. 100 des suffrages au président sortant Evo Morales (Mouvement vers le socialisme, MAS) et plus de 38 p. 100 à son adversaire Carlos Mesa (Communauté civique, centre), le Tribunal suprême électoral interrompt leur retransmission – 40 p. 100 suffisent pour être élu au premier tour, avec au moins 10 p. 100 d’avance. Lors des trois précédents scrutins, Evo Morales a été élu au premier tour. Ne tenant pas compte des résultats du référendum constitutionnel de février 2016, le Tribunal constitutionnel avait supprimé, en novembre 2017, la limitation du nombre de mandats présidentiels successifs. Aux élections législatives qui se déroulent le même jour, le MAS, en recul, obtient 67 députés sur 130 et 21 sénateurs sur 36, et la Communauté civique 50 députés et 14 sénateurs.
Le 21, les résultats quasi définitifs donnent à présent dix points d’avance à Evo Morales sur Carlos Mesa. Leur annonce provoque de violentes manifestations dans le pays.
Le 24, alors que le mouvement de contestation s’étend, le Tribunal électoral proclame officiellement la victoire d’Evo Morales, avec 47,1 p. 100 des suffrages, contre 36,5 p. 100 pour Carlos Mesa.
Le 30, le gouvernement accepte la création d’une mission d’enquête indépendante sur le processus électoral, conduite par l’Organisation des États américains (OEA). Carlos Mesa rejette cet « accord conclu unilatéralement » avec l’OEA et réclame l’organisation de nouvelles élections.