20 février-1er mars 1989
Yougoslavie. Reprise en main au Kosovo après une semaine d'agitation
Le 20, treize cents mineurs de souche albanaise des mines de plomb et de zinc de Trepca, au Kosovo, entament, au fond des galeries, une grève de la faim. Ils s'opposent à la modification de la Constitution de 1974, réclamée par les Serbes, sous l'impulsion de Slobodan Milosevic, numéro un du parti en Serbie, afin de limiter l'autonomie de cette province pauvre et peuplée à 90 p. 100 d'Albanais, qui est administrativement rattachée à la république de Serbie. Le mouvement des mineurs, soutenu par les étudiants, s'étend rapidement dans les entreprises et paralyse petit à petit la province. Malgré des tentatives de médiation des plus hautes autorités de l'État et du parti, la grève s'étend les jours suivants et devient quasi générale.
Le 27, des mesures d'exception sont instaurées au Kosovo et l'armée est chargée du maintien de l'ordre. Dans la soirée, les mineurs acceptent de quitter leurs puits et de cesser leur mouvement après que trois hauts dirigeants locaux du parti eurent donné leur démission, comme le demandaient les grévistes qui les jugeaient trop favorables aux Serbes.
Le 28, près d'un million de manifestants se rassemblent devant le Parlement, à Belgrade, pour protester contre les « concessions » accordées au Kosovo. Les orateurs serbes dénoncent les « nationalistes et séparatistes » albanais.
Le 1er mars, le couvre-feu est décrété au Kosovo, où les blindés de l'armée ont pris position aux points névralgiques. Plusieurs cadres communistes albanais sont arrêtés en raison de leurs sympathies supposées avec les « séparatistes ».