21-24 février 1994
Gabon. Émeutes meurtrières à Libreville
Le 21, la Confédération gabonaise des syndicats libres (C.G.S.L.) lance une grève illimitée en vue d'obtenir des augmentations de salaires après la hausse des prix qui a suivi la dévaluation du franc CFA en janvier. Le gouvernement interdit les manifestations et instaure le couvre-feu. Des troubles éclatent dans les quartiers populaires de Libreville entre les manifestants qui érigent des barricades et les forces de l'ordre. Ces violences s'accompagnent de pillages.
Le 22, les forces de sécurité détruisent la station de Radio-Liberté, la radio du Rassemblement national des bûcherons (R.N.B.), principal parti d'opposition que le pouvoir accuse de tentative d'insurrection. Elles donnent également l'assaut à la résidence du dirigeant du R.N.B., le père Paul Mba Abessole, adversaire malheureux du président Omar Bongo lors de l'élection de décembre 1993 dont les résultats contestés ont provoqué la radicalisation de l'opposition.
Le 24, la C.G.S.L. suspend son mot d'ordre. Les troubles s'apaisaient les jours suivants. Le bilan des émeutes s'élève à 9 morts dont 2 militaires selon les autorités, à 38 morts selon l'opposition.