21-25 janvier 1998
Vatican - Cuba. Visite du pape Jean-Paul II à Cuba
Le 21, le pape Jean-Paul II entame sa première visite dans l'île communiste. Désireux depuis le début de son pontificat de se rendre à Cuba, il y a été invité par Fidel Castro lors de la venue de celui-ci au Vatican, en novembre 1996. Les relations entre l'Église et les autorités s'étaient rapidement dégradées après la révolution castriste de 1959 pour ne commencer à s'améliorer qu'à partir des années 1980. La visite du pape constitue à la fois une victoire diplomatique pour La Havane et un acte de reconnaissance pour l'Église cubaine. À son arrivée, le pape déclare : « Puisse Cuba [...] s'ouvrir au monde et le monde s'ouvrir à Cuba. »
Le 22, à Santa Clara, où il célèbre une messe devant cinquante mille personnes, Jean-Paul II défend la famille et dénonce l'absence d'enseignement religieux.
Le 23, il s'adresse à cinquante mille jeunes, à Camagüey, qu'il exhorte à ne pas chercher la réponse à leurs problèmes « dans le système politique ou dans les embargos économiques ».
Le 25, le pape célèbre une messe à La Havane en présence de Fidel Castro et devant plus de trois cent mille personnes qui applaudissent ses déclarations en faveur des libertés. Il affirme notamment qu'« un État moderne ne peut faire de l'athéisme ou de la religion l'un de ses fondements politiques » mais qu'« il doit promouvoir un climat social et une législation adéquate qui permettent à chaque personne de librement vivre sa propre fois ». « L'heure est venue de s'engager sur de nouveaux chemins », conclut-il à l'adresse du régime. Dans son discours d'adieu, le pape dénonce les « mesures économiques restrictives imposées de l'extérieur du pays, injustes et éthiquement inacceptables », allusion à l'embargo américain. Au cours de son séjour, qui ne subit aucune entrave de la part des autorités, le pape ne s'en prend pas directement au régime communiste, mais ne cesse de défendre la démocratie sous toutes ses formes, intervenant notamment en faveur de prisonniers politiques. Fidel Castro lui répondra que Cuba « défend de manière inamovible ses principes ».