21-26 décembre 2017
Espagne. Élections régionales en Catalogne
Le 21 se déroulent des élections régionales anticipées en Catalogne, organisées à la suite de la proclamation unilatérale de l’indépendance par le Parlement catalan en octobre, suivie de la dissolution de celui-ci par le gouvernement de Madrid et du placement de la région sous la tutelle de l’État. Pour la première fois depuis le retour de la démocratie dans le pays, une formation non nationaliste, le parti libéral unioniste Ciutadans – version catalane de Ciudadanos – conduit par Inés Arrimadas, arrive en tête d’un scrutin en Catalogne. Ciutadans progresse fortement avec 25,4 p. 100 des suffrages et 36 sièges sur 135. En léger progrès, les deux listes nationalistes Ensemble pour la Catalogne (droite), du président destitué Carles Puigdemont, et la Gauche républicaine-Catalunya Sí, de Marta Rovira, obtiennent respectivement 21,7 p. 100 des voix et 34 élus, et 21,4 p. 100 des suffrages et 32 députés. Les indépendantistes les plus radicaux de la Candidature d’unité populaire (extrême gauche), menés par Carles Riera, sont en forte baisse avec 4,5 p. 100 des voix et 4 élus. Le Parti socialiste de Catalogne se maintient avec 13,9 p. 100 des suffrages et 17 sièges ; Catalogne en commun-Podem (gauche radicale) régresse avec 7,5 p. 100 des voix et 8 élus ; le Parti populaire catalan (conservateur) subit un grave revers avec 4,2 p. 100 des suffrages et 4 députés. Le taux de participation est très élevé : 81,9 p. 100. Les listes nationalistes totalisent 47,5 p. 100 des voix et conservent la majorité absolue au Parlement avec 70 sièges. Huit des députés nationalistes élus sont en exil en Belgique ou en détention préventive en Espagne.
Le 22, Carles Puigdemont proclame la victoire de la « République catalane » et demande « une restauration du gouvernement légitime », « la libération des prisonniers politiques » et « le retrait de la police » nationale de la région. Il propose au Premier ministre Mariano Rajoy de le rencontrer pour « parler, sans conditions préalables » et redemande à l’Union européenne d’« écouter le peuple catalan et pas seulement l’État espagnol ». Mariano Rajoy se dit prêt à « entamer un dialogue constructif » avec « le prochain gouvernement catalan », sans citer l’ancien président de la Généralité.
Le 26, Madrid annonce le retrait, avant le 30, des forces nationales de police qui avaient été déployées en Catalogne pour empêcher la tenue du référendum d’octobre.