21-26 février 1995
France. Meurtre d'un jeune Comorien par un colleur d'affiches du Front national
Le 21, peu avant minuit, des militants du Front national (F.N.) qui collaient des affiches dans les quartiers nord de Marseille ouvrent le feu sur un groupe de jeunes d'origine comorienne, tuant l'un d'eux, Ibrahim Ali.
Le 24, alors que l'enquête dément la thèse de la légitime défense soutenue par le F.N., trois des colleurs d'affiches sont mis en examen et écroués, l'un pour homicide volontaire, les deux autres pour tentative et complicité. Le même jour, trois mille personnes assistent, à Marseille, aux obsèques d'Ibrahim Ali.
Le 26, invité à l'émission télévisée « Sept sur sept », Jean-Marie Le Pen évoque « l'atmosphère qui règne dans les banlieues, et qui est génératrice [...] de gestes d'auto-défense » et qualifie le meurtre d'Ibrahim Ali d'« accident ». Dégageant la responsabilité du F.N., il affirme que les militants mis en cause ont enfreint les consignes du mouvement qui interdisent le port d'armes et les actions nocturnes.