21-28 mars 2004
France. Large victoire de l'opposition de gauche aux élections régionales et cantonales
Le 21, l'opposition de gauche remporte le premier tour des élections régionales et cantonales dont les résultats apparaissent comme un vote-sanction contre la politique du gouvernement. Aux régionales, tirant profit d'une participation élevée – 62,12 p. 100, en hausse pour la première fois depuis 1986 –, la gauche (P.S., P.C., P.R.G., Verts et divers gauche) obtient 40,15 p. 100 des suffrages contre 34,47 p. 100 pour la droite (U.M.P., U.D.F. et divers droite). L'extrême droite, avec 16,14 p. 100 des voix, profite également de la désaffection pour la majorité gouvernementale. L'extrême gauche ne recueille que 4,95 p. 100 des suffrages. La gauche arrive aussi en tête des élections cantonales – marquées par une participation de 63,91 p. 100 – avec 45,43 p. 100 des suffrages contre 37,07 p. 100 pour la droite, 12,49 p. 100 pour l'extrême droite et 2,99 p. 100 pour l'extrême gauche. Le gouvernement réagit à ces mauvais résultats en annonçant l'accélération du rythme des réformes.
Le 22, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin propose à Nicolas Sarkozy de former un « tandem » en vue du second tour, dont lui-même serait le « conducteur » et le ministre de l'Intérieur le « moteur ».
Le 23, à Nice, Nicolas Sarkozy déclare que « le peuple a toujours raison » et juge que le gouvernement a « beaucoup parlé », et « pas assez agi ».
Le 28, la gauche élargit sa victoire lors du second tour, avec 1 152 conseillers régionaux élus sur 1 880, contre 528 pour la droite et 155 pour l'extrême droite. Elle est en mesure de remporter la totalité des présidences des conseils, excepté en Alsace. Alors qu'elle dirigeait jusque-là huit régions métropolitaines, elle remporte la Bretagne, la Basse-Normandie, les Pays de la Loire, Poitou-Charentes, la Picardie, Champagne-Ardenne, la Lorraine, la Franche-Comté, la Bourgogne, l'Auvergne et le Languedoc-Roussillon. Le taux de participation s'élève à 65,73 p. 100. Jean-Pierre Raffarin déclare: « Une action nouvelle a été engagée il y a deux ans [...]. Ce n'est pas assez, je le sais [...]. L'action doit être plus efficace, l'action doit être plus juste. » De son côté, François Hollande, premier secrétaire du P.S., appelle à « un changement profond d'orientation politique ». La gauche remporte également le second tour des cantonales (66,55 p. 100 de participation), obtenant 1 168 sièges de conseillers généraux en métropole contre 797 pour la droite et 3 pour l'extrême droite.