21-31 août 1990
France. Agitation paysanne
Le 21, Henri Nallet, ministre de l'Agriculture, annonce à Nantes que des mesures de soutien vont être adoptées pour venir en aide aux agriculteurs, victimes de la sécheresse pour la seconde année consécutive, ainsi qu'aux éleveurs qui se plaignent de la chute des cours des viandes ovines et bovines, en raison, surtout, des importations en provenance des pays de l'Est qui s'intègrent au circuit commercial européen. Ces dispositions interviennent au lendemain d'une mise en garde de Raymond Lacombe, président de la F.N.S.E.A. (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), qui a donné jusqu'au 1er septembre à la Commission de Bruxelles et au gouvernement pour désamorcer le mécontentement grandissant du monde rural.
Le 23, en réponse à ces promesses jugées trop vagues, des incidents, parfois violents, éclatent entre agriculteurs et forces de l'ordre, surtout dans les départements de l'Ouest. À Thouars (Deux-Sèvres), plus de deux cents moutons sont brûlés vifs dans un camion anglais.
Le 25, Henri Nallet, contre lequel s'est constituée une rare unité syndicale, précise que les 5 à 7 milliards de francs réclamés par les éleveurs « ne sont pas disponibles dans le budget ».
Le 27, entre six mille et douze mille agriculteurs, soutenus par plusieurs centaines d'élus locaux, défilent à Poitiers sans incidents.
Le 29, à l'appel de la F.N.S.E.A., plus de deux cent mille agriculteurs se mobilisent dans l'ensemble du pays. Les manifestations, qui se déroulent pour la plupart dans le calme, sont aussi destinées à sensibiliser la population aux difficultés du monde rural.
Le 31, le ministre présente un ensemble d'aides concrètes, d'un montant global de 1,19 milliard de francs. En outre, les contrôles vont être renforcés aux frontières, afin que les règlements communautaires soient mieux respectés.