21 avril-5 mai 2022
Belgique. Débat controversé entre les présidents du Mouvement réformateur et du Vlaams Belang
Le 21, le président du Mouvement réformateur (MR, francophone, centre droit) Georges-Louis Bouchez débat avec le chef du Vlaams Belang (flamand, extrême droite), Tom Van Grieken, sur la chaîne publique flamande Vlaamse Radio- en Televisieomroeporganisatie (VRT). Ce débat se voulait une sorte de réplique du débat entre les candidats à l’élection présidentielle française Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Georges-Louis Bouchez est accusé d’avoir rompu le « cordon sanitaire » politique et médiatique que respectent traditionnellement les partis et les chaînes francophones à l’égard de l’extrême droite. Le président du MR se défend en présentant le cordon sanitaire comme le fait de rejeter toute possibilité d’accord, mais pas de refuser le débat, aussi estime-t-il qu’il devrait s’appliquer au Parti du travail belge (PTB, extrême gauche) qui, selon lui, menace comme l’extrême droite les droits fondamentaux.
Le 22, trois partis francophones – le Parti socialiste, Ecolo et Les Engagés (ex-Centre démocrate humaniste) – demandent au MR de « clarifier » sa position au sujet de la « Charte de la démocratie » signée par les partis francophones en mai 1993 et amendée pour la dernière fois en mai 2002.
Le 28, ces trois partis présentent une nouvelle version de la Charte et du code de conduite annexé, qui renforce l’engagement des signataires à rejeter toutes formes de relations avec « des formations ou partis qui manifestement portent des idéologies ou des propositions susceptibles d’attenter aux principes démocratiques qui fondent notre système politique », et notamment « des idéologies d’extrême droite, nationalistes, identitaires, racistes ou antisémites ».
Le 5 mai, le PS, MR, Ecolo, Les Engagés et Démocrate fédéraliste indépendant (DéFI) s’accordent sur l’actualisation de la Charte de la démocratie. Le PTB exprime son accord avec le texte tout en refusant de le signer car, en tant que parti national, il estime ne pas pouvoir exclure tout débat avec l’extrême droite.