21 mars 2008
France. Exposé par le chef de l'État de la doctrine nucléaire française
À Cherbourg, le président Nicolas Sarkozy assiste à la présentation du sous-marin nucléaire lanceur d'engins (S.N.L.E.) Le Terrible. Ce bâtiment, dont la mise en service actif est prévue pour 2010, est le quatrième et dernier d'une classe qui comprend Le Triomphant (entrée en service: 1997), Le Téméraire (1999) et Le Vigilant (2004). Un nouveau « Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale », à l'issue duquel sera préparée une nouvelle loi de programmation militaire, permettra d'orienter les choix stratégiques et politiques en la matière pour les quinze ans à venir. Le chef de l'État expose à cette occasion sa conception de la doctrine nucléaire française. Revenant à une définition des « intérêts vitaux » de la France volontairement moins détaillée que celle qu'en avait donnée, en janvier 2006, son prédécesseur Jacques Chirac – « Ma responsabilité, en tant que chef de l'État, souligne-t-il, est d'en apprécier à tout moment la limite, car dans un monde qui change, celle-ci ne saurait être figée » –, Nicolas Sarkozy envisage classiquement la dissuasion nucléaire comme « une arme de légitime défense » protégeant le pays contre une « agression d'origine étatique ». Tout en confirmant le maintien des deux composantes de la force nucléaire française, l'une océanique, l'autre aéroportée, il annonce une réduction d'un tiers du second volet (armes nucléaires, missiles et avions), ce qui limitera le nombre de têtes nucléaires à « moins de trois cents ». Nicolas Sarkozy propose aux autres puissances nucléaires un plan d'action sur lequel s'engager résolument à l'approche de la conférence de réexamen du traité de non-prolifération des armes nucléaires prévue en 2010. Il les invite ainsi à ratifier le traité d'interdiction complète des essais nucléaires signé en septembre 1996, les engage à démanteler tous leurs sites d'essais nucléaires et propose l'ouverture de négociations sur l'interdiction des missiles sol-sol de portée courte et intermédiaire ainsi que sur la production de matières fissiles pour les armes nucléaires.