22-28 avril 2007
France. Nicolas Sarkozy en tête au premier tour de l'élection présidentielle
Le 22 se déroule le premier tour de l'élection présidentielle. Près de 44,5 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales, soit près de 3,3 millions de plus qu'en avril 2002, signe du regain d'intérêt des Français pour la vie politique autant que de l'accroissement démographique. Le taux de participation s'élève à 83,77 p. 100, plus de 12 points au-dessus de celui de 2002. Avec douze candidats contre seize en 2002, l'émiettement des voix qui avait rendu possible le maintien du candidat de l'extrême droite à l'issue du premier tour ne se reproduit pas. Les deux candidats qui s'affronteront le 6 mai totalisent 57,05 p. 100 des suffrages, contre 36,64 p. 100 en 2002, et rétablissent le traditionnel duel droite-gauche au second tour. Le candidat de l'Union pour la majorité présidentielle, Nicolas Sarkozy, arrive largement en tête avec 31,18 p. 100 des suffrages, devançant la candidate du Parti socialiste, Ségolène Royal, qui obtient 25,87 p. 100 des voix. Révélation de la campagne, François Bayrou, candidat centriste de l'Union pour la démocratie française, rassemble sur son nom 18,57 p. 100 des suffrages (+ 11,73 p. 100 par rapport à 2002). Avec 10,44 p. 100 des voix, le candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen, deuxième en 2002, enregistre un fort recul (— 6,42 p. 100). La gauche non socialiste sort laminée du scrutin. Hormis Olivier Besancenot, de la Ligue communiste révolutionnaire, qui, avec 4,08 p. 100 des suffrages, maintient son score par rapport à celui qu'il avait obtenu en 2002 (— 0,17 p. 100), les candidats des formations de gauche enregistrent tous des résultats en baisse, victimes du réflexe du « vote utile » en faveur de Ségolène Royal: Marie-George Buffet, du Parti communiste français, 1,93 p. 100 des voix (— 1,44 p. 100 par rapport à Robert Hue); Dominique Voynet, des Verts, 1,57 p. 100 (— 3,68 p. 100 par rapport à Noël Mamère); Arlette Laguiller, de Lutte ouvrière, 1,33 p. 100 (— 4,39 p. 100 par rapport à elle-même); Gérard Schivardi, du Parti des travailleurs, 0,34 p. 100 (— 0,13 p. 100 par rapport à Daniel Gluckstein); quant au candidat altermondialiste, José Bové, il n'obtient que 1,32 p. 100 des voix. À droite, les scores des petits candidats sont également en baisse: Philippe de Villiers, du Mouvement pour la France, obtient 2,23 p. 100 des suffrages (— 2,51 p. 100 par rapport à son résultat de 1995) et Frédéric Nihous, de Chasse, pêche, nature et traditions, 1,15 p. 100 (— 3,18 p. 100 par rapport au score de Jean Saint-Josse en 2002).
Le 25, lors d'une conférence de presse, François Bayrou s'en prend à Nicolas Sarkozy qui, « par son goût pour l'intimidation et la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l'ont été », et critique le programme de Ségolène Royal, qui perpétue « l'illusion que c'est à l'État de s'occuper de tout ». S'il dit ne pas vouloir donner de consigne de vote à ses électeurs en vue du second tour, il n'en laisse pas moins entendre que sa propre préférence ne va pas au candidat de la majorité. Il annonce la création, avant les élections législatives à venir en juin, d'un nouveau « Parti démocrate ».
Le 26, la chaîne Canal Plus, invoquant les règles d'égalité de temps de parole entre les deux candidats du second tour édictées par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (C.S.A.), annonce l'annulation du débat télévisé qu'elle prévoyait d'organiser le 28 entre Ségolène Royal et François Bayrou. Ces derniers dénoncent l'intervention de l'U.M.P., tandis que le C.S.A. dément toute interdiction de sa part.
Le 27, lors d'un meeting, Nicolas Sarkozy fustige ceux qui « provoquent un brouillage médiatique pour prendre leur revanche sur les urnes » et s'estime victime d'un « procès stalinien ».
Le 28, la chaîne B.F.M. et la radio R.M.C. organisent un débat radiotélévisé entre Ségolène Royal et François Bayrou, qui s'accordent sur la nécessité de « faire bouger les lignes » de la vie politique française.