22-28 janvier 2022
Burkina Faso. Coup d’État militaire
Le 22, des centaines de personnes manifestent à Ouagadougou et dans d’autres villes pour dénoncer l’« incapacité » du président Roch Marc Christian Kaboré à endiguer les violences djihadistes qui ont fait plus de deux mille morts dans le pays depuis 2015.
Le 23, des mutineries éclatent dans plusieurs camps militaires du pays, notamment dans la capitale. L’armée est particulièrement éprouvée par les violences djihadistes. En novembre 2021, l’attaque du poste de gendarmerie d’Inata, dans le nord du pays, a fait plus de cinquante morts.
Le 24, les mutins annoncent dans une allocution télévisée la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Le MPSR annonce la dissolution du gouvernement et du Parlement, la suspension de la Constitution, la fermeture des frontières terrestres et aériennes, et l’instauration d’un couvre-feu. Il s’engage « à proposer dans un délai raisonnable […] un calendrier de retour à un ordre constitutionnel accepté de tous ». Placé en résidence surveillée, Roch Marc Christian Kaboré renonce à ses fonctions. La population accueille le putsch favorablement.
Le 28, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) suspend le Burkina Faso de ses rangs.