22-28 mai 2020
Chine. Pression de l’Assemblée nationale populaire sur Hong Kong.
Le 22, lors de la séance d’ouverture de l’Assemblée nationale populaire (ANP) à Pékin, exceptionnellement retardée de onze semaines, le Premier ministre Li Keqiang déclare que la pandémie de Covid-19 « n’est toujours pas terminée » dans le pays. Il renonce exceptionnellement à présenter un objectif de croissance pour l’année en cours. « Nous sommes confrontés à des risques sans précédent dans notre développement et nous le resterons dans les prochaines années », reconnaît-il. Au sujet de la situation à Hong Kong, Li Keqiang déclare : « Nous établirons et perfectionnerons le système juridique et les mécanismes d’application des lois en matière de protection de la sécurité de l’État dans les régions administratives spéciales [de Hong Kong et Macao] et ferons endosser à leur gouvernement la responsabilité constitutionnelle ». Pékin presse le Parlement de Hong Kong d’adopter l’article 23, jamais voté, de la Constitution qui régit la région administrative spéciale (RAS) depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 selon le principe « Un pays, deux systèmes ». Cet article punit « tout acte de trahison, sécession, sédition et subversion » à l’encontre du pouvoir central, au nom de la « sécurité nationale ».
Le 24, à Hong Kong, la manifestation annoncée par les opposants au projet de loi de sécurité nationale est interdite, officiellement pour des raisons sanitaires. Le déploiement massif des forces de l’ordre entrave la mobilisation des contestataires.
Le 28, l’ANP donne mandat à son comité permanent pour imposer à Hong Kong la loi sur la sécurité nationale, contournant ainsi le Parlement local. Le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et l’Australie signent un communiqué commun dénonçant « la décision de la Chine [qui] entre en contradiction directe avec ses obligations internationales selon les principes de la déclaration conjointe signée [en décembre 1984] par la Chine et le Royaume-Uni ».