22-29 mars 2015
France. Déroute de la gauche aux élections départementales
Le 22 se déroule le premier tour des élections départementales. Celles-ci remplacent les élections cantonales, en application de la réforme instaurée par la loi de mai 2013 relative à l'élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers intercommunaux. Le scrutin, toujours majoritaire à deux tours, devient binominal et mixte, opposant désormais des binômes homme-femme. Les conseils, élus pour six ans, sont renouvelés intégralement, et non plus par moitié tous les trois ans. Le redécoupage des cantons aboutit à la diminution de moitié de leur nombre – de 4 035 à 2 054. Les élections n’ont pas lieu à Paris et à Lyon, où les élus municipaux exercent les compétences départementales, ni en Guyane et en Martinique où des collectivités uniques doivent être mises en place en décembre 2015. Les résultats illustrent l’irruption du tripartisme dans la vie politique nationale. Les candidats de l’U.M.P., de l’U.D.I. et de l’Union de la droite arrivent largement en tête, rassemblant 28,7 p. 100 des suffrages – pour un total des voix de droite de 36,6 p. 100. Le Front national est deuxième avec 25,2 p. 100 des suffrages – son meilleur score dans des élections locales. La gauche gouvernementale (P.S., Union de la gauche et P.R.G.) subit un grave revers avec 21,8 p. 100 des voix – pour un total des voix de gauche de 36,7 p. 100, dont 6,1 p. 100 pour le Front de gauche, le P.C.F. et le Parti de gauche, et 2 p. 100 pour E.E.L.V. Les candidats divers droite et divers gauche obtiennent le même score de 6,8 p. 100 des voix. Le taux de participation est de 50,2 p. 100.
Le 29, au terme du second tour, la droite remporte 2 396 sièges de conseillers départementaux – dont 1 444 pour l’U.M.P. et l’U.D.I. –, la gauche 1 597 – dont 1 017 pour la majorité gouvernementale – et le Front national 62, ce qui ne lui permet d’être majoritaire dans aucun département. Le taux de participation est de 50 p. 100.
Tandis que le Premier ministre Manuel Valls impute le « net recul » de la gauche à la dispersion de ses forces, le président de l’U.M.P. Nicolas Sarkozy déclare : « L’alternance est en marche, rien ne l’arrêtera. » De son côté, Marine Le Pen estime que « ce qui se passe est un basculement majeur de la vie politique depuis quarante ans » et que « toutes les cartes sont rebattues ».