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22 février 1996

France. Présentation du projet de professionnalisation de l'armée

Jacques Chirac présente, au cours d'un entretien télévisé, la réforme de la politique de défense. Déclarant que « notre outil de défense, aujourd'hui, est tout à fait inadapté », il affirme qu'« une défense moderne » n'est possible « que dans le cadre d'une armée professionnelle ». Cette transformation doit se faire en six ans. Avant 2001, le service militaire doit être supprimé – un débat est ouvert sur la nature d'un futur service civil – et les effectifs des armées seront ramenés de cinq cent mille à trois cent cinquante mille hommes – le nombre des régiments de l'armée de terre, notamment, doit passer de 184 à 83 ou 85. Aucun des grands projets d'équipement – avion Rafale, deuxième porte-avions, quatrième sous-marin nucléaire de la classe du Triomphant, char Leclerc, hélicoptères Tigre et NH 90 – n'est abandonné, certaines commandes étant toutefois étalées dans le temps. L'économie globale ainsi réalisée sur le budget de la Défense est évaluée à 100 milliards de francs entre 1997 et 2001. La nouvelle politique de défense reste axée sur la stratégie de la dissuasion nucléaire, mais la base de missiles du plateau d'Albion doit être abandonnée, et les missiles sol-sol Hadès qui équipaient l'armée de terre doivent être démantelés. La professionnalisation des trois armes et de la gendarmerie répond à la nécessité de pouvoir déployer de cinquante mille à soixante mille hommes hors du territoire national. Afin de pallier le morcellement de l'industrie d'armement dans une période où les commandes diminuent, Jacques Chirac annonce la restructuration de ce secteur. Il confirme notamment le projet de fusion, annoncé par le gouvernement la veille, des groupes Dassault et Aérospatiale en un « pôle aéronautique » unique, dans un délai de deux ans, ainsi que la privatisation de Thomson, qui est appelé à former un « pôle électronique ». Le chef de l'État se montre attentif au problème de reconversion des sites concernés par la restructuration de l'industrie d'armement et des forces armées, que la croissance retrouvée et les aides publiques doivent permettre, selon lui, de résoudre.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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