22 juin 2009
France. Discours du président Nicolas Sarkozy devant le Congrès
Grâce à la révision constitutionnelle adoptée à l'été de 2008, et à la suite du succès des listes de l'U.M.P. aux élections européennes du 7 juin, le président Sarkozy s'adresse au Parlement réuni en Congrès – c'est une première depuis 1875 – au château de Versailles, pour donner « les grandes orientations de la politique gouvernementale ». Afin de protester contre l'absence de vote à l'issue du discours, l'opposition parlementaire a annoncé qu'elle ne prendrait pas part au débat. Le président de la République annonce une consultation de trois mois pour définir les « priorités nationales » dans le contexte de la crise économique, qui seront financées par un grand emprunt national; il déclare que le gouvernement ne mènera pas de « politique de rigueur » pour réduire le déficit public. Il présente également sa politique générale; il appelle à un débat national sur le port de la burqa, tout en affirmant que cette dernière « n'est pas la bienvenue » en France; il réaffirme la défense du droit d'auteur et l'importance de la loi Hadopi; il remet en cause le modèle d'intégration qui crée de l'inégalité sociale et se préoccupe des jeunes « qui sortent du système scolaire à seize ans sans rien ». Il souhaite « aller le plus loin possible sur la taxe carbone ». Il prévoit la réforme des retraites pour la mi-2010 avec un relèvement éventuel de l'âge de départ. Enfin, il assure qu'il mènera à son terme la réforme des collectivités territoriales et annonce qu'il procédera prochainement à un remaniement gouvernemental. Cette intervention présidentielle devant le Parlement est une innovation dans les institutions de la République; elle est fortement contestée, notamment parce qu'elle reflète une présidentialisation du régime.