23-25 novembre 1986
Autriche. Recul des deux grands partis aux élections législatives
Le 23, les électeurs autrichiens sont appelés à élire les 183 députés du Nationalrat, dont le renouvellement anticipé résulte de la rupture de la coalition gouvernementale socialiste-libérale en septembre. La campagne électorale a été marquée à la fois par une totale discrétion des partis en présence sur l'« affaire Waldheim » – le Washington Post a révélé, à la fin d'octobre, que les Soviétiques et les Yougoslaves auraient essayé d'exercer un chantage sur l'ancien secrétaire général de l'O.N.U. en menaçant de révéler son passé de criminel de guerre – et par un souci évident des deux grandes forces en présence, Parti socialiste (S.P.Œ.) et Parti populiste (Œ.V.P.), de se ménager afin de se réserver la possibilité de constituer une éventuelle coalition. Les résultats indiquent un recul des deux grands partis : le S.P.Œ. du chancelier sortant Franz Vranitzky, avec 43,13 p. 100 des voix (—4,2 p. 100) obtient 80 sièges (—10), mais reste la première force politique devant les populistes qui, menés par Aloïs Mock, obtiennent 41,29 p. 100 des voix (—1,9 p. 100) et 77 sièges (—4). Le transfert des voix s'est opéré au profit des Verts (écologistes) qui, avec 4,82 p. 100 des voix, font leur entrée au Parlement (8 sièges), et surtout du Parti libéral (F.P.Œ.) qui, mené par son nouveau président, Joerg Haider, double presque son score : 9,73 p. 100 des suffrages (+ 4,7 p. 100) et 18 sièges (+ 6).
Le 25, le chancelier Vranitzky remet la démission de son gouvernement au président Waldheim, et des négociations s'ouvrent pour la constitution d'une coalition gouvernementale, qui s'annoncent d'autant plus difficiles que le Parti populiste est divisé quant à l'éventualité d'une coalition avec les socialistes.