23-28 mai 1993
Cambodge. Victoire des sihanoukistes aux élections
Le 23, dès le premier des six jours du scrutin pour la désignation d'une Assemblée constituante, 42 p. 100 des Cambodgiens se rendent aux urnes dans un calme quasi total, alors que des actes d'intimidation étaient redoutés de la part des Khmers rouges, qui avaient appelé au boycottage de la consultation. L'Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge (Apronuc), qui gère l'application des accords de paix d'octobre 1991, chiffre à environ deux cents le nombre des victimes des violences durant la campagne électorale, dont cent trente et une seraient imputables aux Khmers rouges. Tandis que le Parti du peuple cambodgien (P.C.C.) du Premier ministre provietnamien Hun Sen modère ses critiques envers le Front national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif (Funcinpec) du prince Norodom Ranariddh, fils du prince Norodom Sihanouk, ce dernier se replace dans le cadre du processus de paix onusien dont il s'était éloigné et prend ses distances avec les Khmers rouges qu'il songeait, encore peu de temps avant les élections, à associer à un gouvernement de réconciliation nationale.
Le 28, au terme d'un scrutin que l'Apronuc juge « libre et honnête », le Funcinpec remporte 45,47 p. 100 des suffrages et cinquante-huit sièges sur cent vingt, contre 38,22 p. 100 des voix et cinquante et un élus pour le P.C.C. ; le Parti démocratique libéral bouddhiste de l'ancien Premier ministre Son Sann obtient dix sièges. Les résultats définitifs ne seront connus que le 10 juin.