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23-28 mars 1986

États-Unis - Libye. Affrontements américano-libyens dans le golfe de Syrte

Le 23, les États-Unis entreprennent de nouvelles manœuvres aéronavales au large des côtes libyennes, pour la dix-huitième fois depuis 1981 et la quatrième fois en 1986. Dans une déclaration à la chaîne de télévision N.B.C., Caspar Weinberger, secrétaire américain à la Défense, n'exclut pas que des appareils franchissent à cette occasion le parallèle 32° 30′ qui marque l'entrée du golfe de Syrte : le colonel Kadhafi considère les eaux situées au sud de cette ligne comme faisant partie des eaux territoriales libyennes, en dépit des règlements internationaux.

Le 24, la Libye tire cinq missiles sol-air sur des avions américains qui ont dépassé la « ligne de la mort ». Les chasseurs de la VIe flotte américaine répliquent en attaquant une base de missiles SAM-5 et en ouvrant le feu sur des vedettes, coulant l'une d'entre elles, et endommageant une autre.

Le 25, une douzaine de missiles sol-air libyens sont tirés sur des avions américains, qui bombardent une base de lancement de missiles près de Syrte et coulent deux vedettes garde-côtes. On estime, à Washington, que deux cents soldats libyens pourraient avoir été tués. Le colonel Kadhafi appelle à la poursuite de la riposte, soutenu par l'ensemble du monde arabe, à l'exception de l'Égypte. Les alliés des États-Unis commentent prudemment l'action américaine, qui provoque même la réprobation italienne.

Le 26, Mikhaïl Gorbatchev se montre très critique à l'égard des États-Unis qu'il qualifie de « bandits ». Cependant, il propose une conférence internationale sur la Méditerranée et un retrait simultané des flottes américaines et soviétiques.

Le 27, Washington rejette la proposition soviétique, explique que les manœuvres américaines ne visaient qu'à faire respecter le droit à la libre navigation dans les eaux internationales, et annonce qu'elles prendront fin le soir même.

Le 28, dans un discours public, le colonel Kadhafi se réjouit d'avoir « humilié » les États-Unis.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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