23-29 juin 1983
France. La protection sociale en question
Le 23, Pierre Bérégovoy présente à l'Assemblée nationale, pour la première fois, une communication sur le budget social. Les dépenses sociales, qui ont augmenté en moyenne de 6,6 p. 100 l'an de 1973 à 1981, ont progressé plus vite que le produit intérieur brut. Dans un Livre blanc, remis aux parlementaires, le ministre des Affaires sociales analysait la crise de la protection sociale liée au ralentissement de la croissance et à la montée du chômage. Devant les députés, Pierre Bérégovoy affirme la nécessité de maintenir le niveau de couverture sociale tout en cherchant un meilleur équilibre entre assurance et solidarité. La veille, François Mitterrand a souligné en Conseil des ministres « le très grave danger » d'une « augmentation excessive du prélèvement obligatoire ». En faveur de la Sécurité sociale, le gouvernement a annoncé, le 6, des mesures destinées à dégager les 4 milliards de francs nécessaires pour équilibrer en 1983 le régime général. Quant à l'assurance chômage, dont le déficit pourrait atteindre près de 14 milliards de francs pour 1982-1983, le gouvernement décide, le 29, après l'échec des négociations entre patronat et syndicats, partenaires au sein de l'U.N.E.D.I.C., un relèvement d'un point des cotisations (0,6 p. 100 à la charge des employeurs et 0,4 p. 100 à la charge des salariés) à compter du 1er juillet. Pierre Bérégovoy demande, en outre, aux partenaires sociaux de conclure une nouvelle convention dans les plus brefs délais alors que, pour la première fois depuis six mois, le nombre des demandeurs d'emploi a légèrement augmenté en mai (+ 1,3 p. 100). Mais le C.N.P.F. proteste contre la décision prise par le gouvernement et décide de ne plus « siéger au conseil d'administration de l'U.N.E.D.I.C. jusqu'à l'adoption d'un nouveau système d'assurance ».