23-29 septembre 1984
France - Espagne. Extradition de trois séparatistes basques de la France vers l'Espagne
Le 23, le gouvernement français fait connaître sa décision concernant le sort des sept séparatistes basques détenus en France : trois d'entre eux seront extradés vers l'Espagne, les quatre autres étant expulsés vers le Togo. Selon Paris, des contacts ont été pris à un « haut niveau » pour garantir aux trois extradés des garanties juridiques précises, conformes aux garanties demandées par Amnesty International. Les réactions espagnoles sont naturellement différentes à Madrid, où l'on ne cache pas la satisfaction causée par cette décision qui met fin au « sanctuaire français », et au Pays basque, où des manifestations de protestation ont lieu dès l'annonce de la mesure.
Le 26, le Conseil d'État rejette le recours déposé contre la décision gouvernementale. Les trois séparatistes sont immédiatement transférés à Madrid. Cette extradition vers l'Espagne suscite quelques remous au Parti socialiste, et le P.C.F. condamne ce qui lui paraît contraire « aux meilleures traditions de solidarité et de lutte pour les droits de l'homme de la gauche française ». D'autre part, des routiers français bloquent la frontière jusqu'au 28 pour réclamer une protection plus poussée sur le territoire espagnol. Dans la nuit du 27 au 28, trois gardes civils sont tués, et sept autres blessés, au cours d'un attentat au Pays basque espagnol.
Le 28, l'E.T.A. annonce que, en représailles, elle va s'attaquer aux intérêts français en Espagne.
Le 29, un membre de l'E.T.A. accusé de sept assassinats, Tomás Linaza, est arrêté à Biarritz. La demande d'extradition, aussitôt formulée par l'Espagne, n'est pas sans embarrasser Paris.