23-31 octobre 1997
Algérie. Manifestations à la suite des élections locales
Le 23, alors que les massacres attribués aux groupes islamiques armés se poursuivent à travers le pays, les élections locales sont remportées par le Rassemblement national démocratique (R.N.D.) du président Liamine Zeroual, arrivé loin devant le Front de libération nationale (F.L.N., ex-parti unique) et le Mouvement de la société pour la paix (M.S.P., ex-Hamas). Il s'agissait de la dernière étape du processus de renouvellement des institutions mis en place par le régime, après l'élection présidentielle, en novembre 1995, le référendum constitutionnel, en novembre 1996, et les élections législatives, en juin 1997. Les jours suivants, tous les partis, excepté le R.N.D., dénoncent la « fraude massive » organisée par le pouvoir.
Le 27, à Alger, près d'une dizaine de milliers de personnes manifestent – pour la première fois depuis l'arrêt du processus électoral, en janvier 1992 – contre la fraude électorale, à l'appel du Front des forces socialistes (F.F.S.).
Le 30, à l'initiative du M.S.P., de dix mille à vingt mille personnes, partisans confondus du F.L.N., du M.S.P., du F.F.S. et du Rassemblement pour la culture et la démocratie, défilent de nouveau dans la capitale pour contester les résultats des élections.
Le 31, dans une allocution radiodiffusée, le président Zeroual affirme que « la page de la crise politique [...] est définitivement tournée » ; il exclut fermement toute négociation avec l'ex-Front islamique du salut (F.I.S.) ; enfin, il déclare n'« accepter de leçons de quiconque » en matière de droits de l'homme.