23-31 octobre 2002
Russie. Prise d'otages par un commando tchétchène à Moscou
Le 23, un commando d'une cinquantaine de Tchétchènes armés et munis d'explosifs prend en otage quelque 750 personnes dans une salle de spectacle de Moscou, le palais de la Culture du quartier Proletarskaïa. Les Tchétchènes, dirigés par Movsar Baraev, exigent le retrait des forces russes de la république indépendantiste. Quelques dizaines de personnes sont libérées – 58 au total seront relâchées jusqu'au dénouement, le 26. Un otage est tué dans des circonstances inexpliquées.
Le 24, le président Vladimir Poutine affirme que l'opération a été mise au point « dans des centres à l'étranger », établissant un parallèle avec l'attentat survenu à Bali le 12.
Le 26, les forces spéciales prennent d'assaut la salle de spectacle, après avoir fait usage de gaz neutralisants, et une fois que les « terroristes ont commencé à tuer des otages », selon une affirmation, controversée, des autorités. Les membres du commando sont exécutés, mais de nombreux otages meurent victimes du gaz. Le président Poutine déclare: « Nous avons prouvé qu'il est impossible de mettre la Russie à genoux. » De son côté, le président tchétchène indépendantiste, Aslan Maskhadov, non reconnu par Moscou, condamne « le terrorisme » et nie tout lien avec la prise d'otages de Moscou, mais déclare qu'il se sent « responsable [...] pour ceux qui, par désespoir, ont été jusqu'au sacrifice ».
Le 27, les autorités font état d'un bilan de 117 morts parmi les otages, dont 2 seulement auraient été tués par balles. La nature du gaz utilisé par les forces spéciales n'est pas précisée et les familles des otages ne peuvent entrer en contact avec les quelque 400 blessés hospitalisés. L'insuffisance des secours est également mise en cause.
Le 28, alors qu'une journée de deuil national est observée dans le pays, le président Poutine dénonce le fléau du « terrorisme international ». Les jours suivants, les forces de l'ordre procèdent à de nombreuses arrestations dans la communauté tchétchène de la capitale.
Le 30, les autorités révèlent que le gaz utilisé était un simple anesthésique et attribuent le décès des otages à leur état d'affaiblissement généralisé.
Le 31, le chef de guerre tchétchène Chamil Bassaev revendique l'opération.