23 août-4 septembre 2023
France. Défense des savoirs fondamentaux et interdiction de l’abaya dans les établissements scolaires
Le 23, le président Emmanuel Macron, s’exprimant dans l’hebdomadaire Le Point, estime que l’éducation est le « cœur de la bataille » pour « rebâtir la France », faisant le parallèle entre l’« autorité des savoirs » et l’« autorité des maîtres ».
Le 27, invité du journal télévisé de TF1, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Gabriel Attal indique sa volonté d’interdire dans les établissements scolaires le port de l’abaya – pour les filles – et du qamis – pour les garçons –, ces longues tuniques de tradition moyen-orientale portées sur d’autres vêtements, qui sont selon lui des marqueurs religieux – de l’islam. La loi de mars 2004 interdit « les signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse », y compris ceux qui ne sont pas par nature religieux, mais le deviennent du fait de la volonté de l’élève de leur donner cette signification. Les services de l’État relèvent une forte augmentation du nombre des signalements d’atteinte à la laïcité dans le milieu scolaire depuis un an. Durant l’année scolaire 2022-2023, le port de l’abaya a été signalé dans environ cent cinquante établissements, sur les quelque cinquante-cinq mille écoles, collèges et lycées que compte le pays.
Le 28, lors de la conférence de presse de rentrée, Gabriel Attal, faisant écho aux propos du chef de l’État, prône un « choc des savoirs » fondamentaux.
Le 4 septembre, Emmanuel Macron, répondant sur YouTube aux questions du vidéaste web Hugo Travers, défend l’interdiction de l’abaya. Il dénonce « une minorité, des gens qui, détournant une religion, viennent défier la République et la laïcité », déclarant que l’« on ne peut pas faire comme s’il n’y avait pas eu l’attaque terroriste et l’assassinat de Samuel Paty dans notre pays ».