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23 avril 1995

France. Lionel Jospin (P.S.) et Jacques Chirac (R.P.R.) en tête du premier tour de l'élection présidentielle

Le candidat socialiste Lionel Jospin crée la surprise en arrivant nettement en tête au premier tour de l'élection présidentielle avec 23,30 p. 100 des suffrages – François Mitterrand avait remporté 34,09 p. 100 des voix au premier tour de l'élection de 1988, mais la liste du Parti socialiste n'avait obtenu que 14,49 p. 100 des suffrages aux élections européennes de juin 1994. Les instituts de sondages, qui sont pour cela sévèrement mis en cause, prévoyaient une nette victoire de Jacques Chirac (R.P.R.), qui arrive en deuxième position, avec 20,84 p. 100 des voix (+ 0,90 p. 100 par rapport au premier tour de 1988). Il devance de peu l'autre candidat de la majorité, le Premier ministre Édouard Balladur (R.P.R.), qui obtient 18,58 p. 100 des suffrages. Longtemps favori des sondages, Édouard Balladur avait cédé la première place à Jacques Chirac dans les intentions de vote au début du mois de mars. Arrivé en quatrième position, le candidat du Front national, Jean-Marie Le Pen, progresse encore par rapport à 1988 en recueillant 15 p. 100 des voix (+ 0,61 p. 100). Avec 8,64 p. 100 des suffrages, Robert Hue améliore le score du candidat communiste André Lajoinie en 1988 (+ 1,88 p. 100), qui était le plus faible de l'histoire du Parti communiste à une élection présidentielle – mais le candidat « rénovateur » Pierre Juquin avait obtenu 2,10 p. 100 des voix. Arlette Laguiller, candidate de Lutte ouvrière, progresse fortement en obtenant 5,30 p. 100 des voix (+ 3,31 p. 100). Le candidat du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers, enregistre une sévère défaite, avec seulement 4,74 p. 100 des suffrages, alors que la liste qu'il avait conduite aux élections européennes de 1994 avait remporté 12,33 p. 100 des voix. Avec 3,32 p. 100 des suffrages, la candidate des Verts Dominique Voynet obtient un plus mauvais résultat qu'Antoine Waechter en 1988 (— 0,46 p. 100). Enfin, Jacques Cheminade, ancien secrétaire général du Parti ouvrier européen, n'obtient que 0,28 p. 100 des voix. Le taux d'abstention s'élève à 21,62 p. 100. Ce premier tour est surtout marqué par l'importance du vote « protestataire », qui a rassemblé le tiers des votants et dont les deux candidats arrivés en tête affirment qu'il doit être pris en compte. Pour le second tour, Édouard Balladur et l'U.D.F. se prononcent en faveur de Jacques Chirac. Les Verts se prononcent en faveur de Lionel Jospin. Le Parti communiste appelle ses partisans à barrer la route à la droite, et Philippe de Villiers à barrer la route à la gauche. Arlette Laguiller ne donne pas de consigne de vote. Se plaçant en position d'arbitre, le Front national réserve sa décision.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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