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23 mars-1er avril 1981

C.E.E.. Conseil européen de Maastricht et accord sur les prix agricoles

Les 23 et 24, le Conseil européen des chefs d'État et de gouvernement se réunit à Maastricht sous la présidence d'Andréas van Agt, Premier ministre néerlandais. Dans un contexte économique maussade (en février, 8 582 100 chômeurs dans la Communauté européenne) et une conjoncture politique incertaine (proximité de l'élection présidentielle française), le Conseil aborde plusieurs dossiers en suspens. Celui de la pêche, tout d'abord, sur lequel aucun accord n'intervient, en raison de la résistance de Margaret Thatcher à la pression franco-allemande ; les prix agricoles, ensuite, à propos desquels Valéry Giscard d'Estaing indique qu'ils devront impérativement être fixés avant le 1er avril ; la sidérurgie, enfin : le chancelier Schmidt déclare que la R.F.A. ne saurait tolérer que ses partenaires européens subventionnent leurs entreprises. Aucune décision n'étant prise, les négociations sont renvoyées au niveau ministériel. Les Dix évoquent également la situation internationale. Outre leur « satisfaction » devant la réaction du roi et du gouvernement espagnols aux attaques contre la démocratie, ils expriment leur inquiétude devant les événements de Pologne, dont ils déclarent suivre « avec préoccupation » les développements récents. D'autre part, en décidant à l'unanimité, le 24, de « confirmer le statu quo en ce qui concerne les lieux de travail provisoires des institutions européennes », les Dix renforcent les chances de Strasbourg d'être choisie comme siège de l'Assemblée européenne.

Le 27 mars, les ministres de l'Industrie, réunis à Bruxelles, concluent un accord sur la sidérurgie. Les aides publiques, dénoncées avec vigueur par les Allemands, seront progressivement éliminées, tandis que la restructuration de ce secteur visera à réduire la capacité globale de production. Mais, le même jour, les ministres de la Pêche ne parviennent pas à mettre au point une politique commune. La Grande-Bretagne, malgré les promesses formulées en mai 1980 à l'occasion de la réduction de sa contribution budgétaire, refuse d'ouvrir ses eaux territoriales à ses partenaires et bloque la conclusion d'un accord de pêche avec le Canada, qui permettrait à la flotte ouest-allemande d'entamer sa campagne.

Le 30, s'ouvre à Bruxelles la réunion des ministres de l'Agriculture devant débattre des prix. La Commission propose un relèvement moyen de 7,8 p. 100, tandis que l'Assemblée demande 12 p. 100. Les organisations syndicales réclament, pour leur part, 15 p. 100 et organisent des manifestations devant le bâtiment Charlemagne où se déroule la négociation : un paysan français du Pas-de-Calais est tué par une voiture, le 30 au soir. finalement, l'accord intervient – comme l'avait demandé à Maastricht Valéry Giscard d'Estaing – dans la nuit du 1er au 2 avril. La hausse moyenne sera de 9,4 p. 100, ce qui donne pour la France + 12,2 p. 100, compte tenu des ajustements monétaires consécutifs à la dévaluation de la lire.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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