23 octobre-3 novembre 1983
Liban. Attentat à Beyrouth contre les soldats américains et français de la force multinationale
Le 23, à Beyrouth, deux attentats détruisent le quartier général des marines américains et un cantonnement de parachutistes français. En premier lieu, quelques minutes après six heures, le Q.G. américain est atteint par un camion-suicide qui, après avoir forcé les barrages, vient exploser contre lui : deux cent trente-neuf victimes seront retrouvées sous les décombres. Une minute vingt secondes plus tard, une action similaire vise le poste français : cinquante-huit soldats sont tués. L'émotion est considérable après ce « lâche attentat » contre les « soldats de la paix », mais Paris et Washington expriment leur détermination à continuer de participer à la force multinationale de sécurité, présente au Liban depuis septembre 1982. Les deux attentats auraient été commis par des musulmans shī‘ites libanais ou iraniens mais, le 24, le secrétaire d'État américain George Shultz dénonce « la Syrie, qui paraît déterminée à faire du Liban un satellite [...], l'Union soviétique, qui arme la Syrie [...], et l'Iran, le régime fanatique auquel nous avons déjà eu affaire ».
Le 24, François Mitterrand se rend à Beyrouth où il passe environ sept heures. À son retour à Paris, il confirme que « la France reste et restera fidèle à son histoire et à ses engagements ».
Le 26, le vice-président américain George Bush effectue à son tour une courte visite à Beyrouth.
Le 27, les ministres des Affaires étrangères des quatre pays associés au sein de la force multinationale (États-Unis, France, Grande-Bretagne et Italie) se réunissent au château de La Celle-Saint-Cloud, près de Paris. Ils réaffirment la mission de la force multinationale et lancent un appel au rétablissement de la paix et de l'unité du Liban.
Le 2 novembre, dans la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides à Paris, François Mitterrand, entouré de tous les membres du gouvernement français, rend un émouvant hommage aux cinquante-huit parachutistes tués. De même, le 3 novembre, le président Reagan et son épouse se rendent à Camp Lejeune (Caroline du Nord), où est basé le 24e régiment de marines, pour participer à un service funèbre à la mémoire des deux cent trente-neuf soldats américains tués.