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23 septembre-16 octobre 2019

Maroc. Condamnation de la journaliste Hajar Raissouni pour avortement et « débauche »

Le 23, plus de quatre cent soixante-dix Marocains et Marocaines, en majorité des femmes, publient une tribune dans la presse, dans laquelle ils se déclarent « hors la loi » pour avoir « eu des relations sexuelles hors mariage » ou « avoir subi, pratiqué ou été complice d’un avortement ». Cette prise de position contre des lois jugées « injustes » et « obsolètes » est justifiée par l’arrestation, fin août, à la sortie d’une clinique de Rabat, de la journaliste Hajar Raissouni, accusée d’avortement illégal et de « débauche ».

Le 30, le tribunal de Rabat condamne Hajar Raissouni et son fiancé à un an de prison ferme. Le gynécologue de la clinique est condamné à deux ans de prison, l’anesthésiste à un an avec sursis et la secrétaire médicale à huit mois avec sursis. Hajar Raissouni nie s’être fait avorter. Ses soutiens imputent sa condamnation à ses opinions, aux positions du quotidien indépendant Akhbar Al Yaoum pour lequel elle travaille, ainsi qu’à la personnalité de membres de sa famille très critiques envers le pouvoir.

Le 16 octobre, le roi Mohammed VI gracie Hajar Raissouni, son fiancé et le gynécologue ; ils sont remis en liberté. Cette grâce ne les innocente toutefois pas. Leur condamnation avait suscité une forte mobilisation en leur faveur dans le royaume.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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