23 septembre 2007
Birmanie. Répression d'un mouvement de contestation mené par les bonzes
Le 23, quelque dix mille moines bouddhistes et autant de laïcs manifestent à Rangoon contre le régime militaire. Les bonzes ont pris la tête du mouvement de protestation qui se développe dans le pays contre les hausses de prix ayant touché en août l'essence, les transports et des biens de première nécessité. Il s'agit du plus vaste mouvement de protestation depuis 1988. Cette année-là, la répression d'un soulèvement contre la vie chère, encadré par les moines, avait fait quelque trois mille morts et entraîné la condamnation de centaines de religieux. Les jours suivants, le nombre des manifestants s'accroît.
Le 25, la junte décrète le couvre-feu à Rangoon et menace de recourir à la force contre les manifestants. Tandis que les États-Unis et l'Union européenne évoquent l'adoption de nouvelles sanctions à l'encontre de la Birmanie, la Chine, principal soutien du régime militaire, exhorte ce dernier à gérer la crise de façon «correcte».
Le 26, les forces de l'ordre répriment les manifestations et procèdent à l'arrestation de centaines de moines et d'opposants. La Chine et la Russie rejettent l'adoption, par le Conseil de sécurité de l'O.N.U., d'un texte condamnant la junte. Les jours suivants, la répression s'amplifie.
Le 27, un cameraman japonais est mortellement blessé par l'armée à Rangoon.
Le 29, l'ordre est rétabli à Rangoon où l'armée demeure déployée, notamment à proximité des monastères. Le bilan officiel de la répression est d'une dizaine de morts, mais de nombreux témoignages font état d'un nombre de victimes beaucoup plus élevé.