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24-25 août 1995

France. Démission du ministre de l'Économie et des Finances Alain Madelin

Le 24, sur Europe 1, le ministre de l'Économie et des Finances Alain Madelin (P.R.) évoque la nécessaire remise en cause d'« un certain nombre de nos avantages acquis ». Il dénonce notamment « l'injustice entre les Français du secteur protégé et les Français du secteur exposé » – mentionnant en particulier le système de retraite des fonctionnaires, plus avantageux que celui du secteur privé – ainsi que le niveau du revenu minimum d'insertion (R.M.I.), comparé à celui du S.M.I.C. Les propos d'Alain Madelin concernant les fonctionnaires suscitent un tollé chez les syndicats, qui parlent de « provocation ». Le ministre de la Fonction publique Jean Puech déclare que les mesures proposées « ne sont pas d'actualité ».

Le 25, le Premier ministre Alain Juppé annonce qu'il a accepté la démission d'Alain Madelin, dont les déclarations « contrarient la volonté réformatrice du gouvernement, fondée sur une politique de justice sociale et fiscale, et sur une méthode de concertation large et responsable ». « Il ne faut pas confondre, ajoute Alain Juppé, la lutte contre les privilèges et la remise en cause des acquis sociaux. » Cette première crise gouvernementale du nouveau septennat reflète les divergences existant au sein de la majorité entre les partisans d'un libéralisme radical et les partisans d'un interventionnisme pragmatique. Le Premier ministre réaffirme son objectif d'appliquer le programme défini par le président Chirac, qui vise à « restaurer la cohésion sociale et le pacte républicain ». Alain Madelin est remplacé à Bercy par Jean Arthuis (C.D.S.), jusqu'alors ministre du Développement économique et du Plan.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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