24-27 juillet 2000
Yougoslavie. Révision de la Constitution et montée des tensions entre la Serbie et le Monténégro
Le 24, le Parlement fédéral adopte définitivement une réforme constitutionnelle qui prévoit, notamment, l'élection au suffrage universel du président de la Fédération pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois. Celui-ci était jusqu'alors élu par le Parlement fédéral pour un mandat de la même durée, mais non renouvelable. Cette mesure permet au président Slobodan Milošević, dont le mandat expire en 2001, de briguer deux autres mandats consécutifs de quatre ans. Un autre amendement prévoit que la Chambre haute fédérale sera désormais élue au suffrage universel direct et non plus par les Parlements de Serbie et du Monténégro. Ces réformes réduisent l'influence du Monténégro (650 000 habitants) face à la Serbie (8 millions d'habitants) au sein de la Fédération. La révision est qualifiée de « putsch constitutionnel » par les élus monténégrins, qui refusent de participer au vote. Le Monténégro boycotte en effet les instances fédérales, qu'il juge illégales. De leur côté, celles-ci ne reconnaissent pas la validité de l'élection de Milo Djukanović à la présidence du Monténégro en octobre 1997. Pour leur part, les Occidentaux expriment leur soutien au Monténégro, tout en lui demandant de faire preuve de retenue. Ils se déclarent « inquiets » des conséquences de la révision de la Constitution yougoslave.
Le 27, les autorités monténégrines déclarent qu'elles ne participeront pas aux élections générales, annoncées pour le 24 septembre à la suite de la révision de la Constitution. Le même jour, à Belgrade, le Mouvement serbe du renouveau de Vuk Drasković, principale formation d'opposition au régime du président Milošević, annonce également qu'il boycottera les élections.