24-29 janvier 2014
France. Mouvement d'opposition à la « théorie du genre »
Les 24 et 27 sont organisées deux « journées de retrait [des enfants] de l'école » à l'appel des adversaires à l'enseignement supposé de la « théorie du genre » dans les classes. La notion de genre est développée par des chercheurs depuis les années 1950 pour étudier ce qui relève de l'environnement historique, culturel et social dans la construction des modèles masculin et féminin, au-delà des différences biologiques entre les sexes. Une centaine d'établissements scolaires à travers le pays enregistrent un absentéisme inhabituel. Le mouvement est lancé par Farida Belghoul, proche de la formation d'extrême droite Égalité et réconciliation d'Alain Soral, et soutenu par des associations catholiques intégristes comme Civitas et par le Printemps français de Béatrice Bourges – collectif des adversaires de la loi sur le « mariage pour tous ». Les rumeurs diffusées sur Internet et relayées sur les réseaux sociaux et par textos, qui font état d'incitation à la masturbation ou d'apologie du transsexualisme et de l'homosexualité dans les classes, se réfèrent à l'expérimentation menée dans certaines écoles maternelles et primaires, depuis la rentrée de 2013, d'un programme baptisé « ABCD de l'égalité », qui vise à lutter contre les stéréotypes et les préjugés fondés sur la différence entre les sexes.
Le 29, le ministre de l'Éducation Vincent Peillon adresse aux chefs d'établissement une lettre leur demandant d'informer les parents de la réalité des programmes et de leur rappeler « l'importance de la transmission par l'école des valeurs de la République ».