24-30 mars 2023
France. Manifestation violente contre les « mégabassines »
Du 24 au 26 se tient à Melle (Deux-Sèvres) une Mobilisation internationale pour la défense de l’eau organisée par le collectif Bassines non merci !, les Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne. Ces organisations dénoncent les dégâts environnementaux et l’iniquité du partage de l’eau qui résultent de la construction de « mégabassines », immenses réserves d’eau à ciel ouvert destinées à l’irrigation agricole.
Le 25, la manifestation interdite contre la mégabassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), construite mais pas encore en service, d’une superficie de 10 hectares, donne lieu à de violents affrontements entre les milliers de manifestants et les nombreuses forces de l’ordre, comme cela avait déjà été le cas lors d’une précédente manifestation sur le même site en octobre 2022. Des dizaines de blessés sont signalés dans les deux camps. Deux manifestants blessés sont dans le coma. Le pronostic vital de l’un des deux est engagé. Une enquête judiciaire est ouverte pour déterminer les circonstances dans lesquelles les manifestants les plus touchés ont été blessés. D’autres procédures sont ouvertes pour « organisation de manifestation interdite », « violences aggravées sur personnes dépositaires de l’autorité publique » et « participation à un groupement formé en vue de commettre des dégradations ou des violences ». Les observateurs de la Ligue des droits de l’homme (LDH) dénoncent « un usage immodéré et indiscriminé de la force » par la police, sans prise en compte du « coût humain ».
Le 28, le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin annonce l’engagement d’une procédure de dissolution du « groupement de fait » des Soulèvements de la Terre qui, selon une note de son ministère, « incite et participe à la commission de sabotages et de dégradations matérielles ».
Le 28 également, la LDH affirme que le SAMU a été empêché par les forces de l’ordre d’accéder au site de la manifestation pour porter secours à des blessés.
Le 29, la gendarmerie nationale communique sur l’événement en présentant l’accusation portée par la LDH comme une « fake news ».
Le 30, à l’appel des organisateurs de la manifestation de Sainte-Soline, des dizaines de rassemblements se déroulent devant les préfectures et les sous-préfectures à travers le pays, en soutien aux manifestants blessés et contre les violences policières, en soutien aussi au mouvement de contestation de la réforme des retraites.
