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24-31 janvier 1997

Algérie. Recrudescence des violences et assassinat politique

Le 24, lors d'une allocution télévisée, le président Zeroual rompt le silence observé par les autorités depuis le début du ramadan, le 10, alors que les massacres de villageois et les attentats à la bombe, en forte recrudescence, ont fait, depuis cette date, plus de deux cents morts. Le chef de l'État continue à prôner l'« extermination » des « terroristes » islamistes et dénonce le « complot » fomenté contre le pays par des « forces étrangères » – Khartoum et Téhéran ont déjà été mis en cause par Alger – assistées de « personnalités algériennes ». Sont implicitement visés les signataires de la plate-forme de Rome de janvier 1995, réunis sous l'égide de la communauté Sant'Egidio, qui préconisait une « solution politique et pacifique de la crise » algérienne.

Le 28, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, Abdelhak Benhamouda, est assassiné à Alger. Considéré comme proche du pouvoir, le dirigeant de l'ancien syndicat unique était sur le point de fonder un nouveau parti populaire « centriste » qui aurait soutenu l'action du président Zeroual.

Le 29, l'instance exécutive à l'étranger de l'ex-Front islamique du salut condamne le regain de violences en Algérie et tient « le pouvoir militaire [...] pour responsable de ces exactions ». La période du ramadan, qui s'achèvera le 8 février sur un bilan de plusieurs centaines de morts, est la plus meurtrière depuis le début des violences islamistes, en 1992.

Le 31, à la suite des prises de position de plusieurs hommes politiques français, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, exprime le souhait que la France « ne s'occupe pas [des] affaires » de l'Algérie.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 28 novembre 1996 Algérie. Référendum constitutionnel

    Les électeurs approuvent à 85,81 p. 100 la révision constitutionnelle qui leur était soumise par référendum. Celle-ci accroît la concentration des pouvoirs entre les mains du président Zeroual, consacre l'islam comme religion d'État, interdit les partis fondés sur une base religieuse, linguistique ou...

  • 1er-2 août 1996 Algérie. Assassinat de l'évêque d'Oran

    Le 1er, l'évêque d'Oran, Mgr Claverie, est tué par l'explosion d'une bombe. Le jour même, il avait accompagné Hervé de Charette, premier chef de la diplomatie française à se rendre dans le pays depuis janvier 1993, au monastère de Tibéhirine, où sont inhumés les sept moines trappistes assassinés...

  • 14-18 juillet 1996 Algérie. Assassinat de Djamel Zitouni après son éviction de la direction du G.I.A

    Le 14, le conseil consultatif du Groupe islamique armé (G.I.A.) annonce l'éviction de la direction du mouvement de Djamel Zitouni, « émir » de l'aile la plus radicale du G.I.A. Membre de la direction du G.I.A. depuis octobre 1994, Djamel Zitouni avait notamment revendiqué le détournement de l'Airbus...

  • 23-30 mai 1996 Algérie. Assassinat des sept moines français enlevés

    Le 23, un communiqué du Groupe islamique armé (G.I.A.) annonce l'assassinat, deux jours plus tôt, des sept moines trappistes français enlevés en mars dans le monastère de Tibéhirine, près de Médéa. Le G.I.A. affirme avoir tenté de négocier leur libération avec les autorités françaises – ce que ces dernières...

  • 27 mars 1996 Algérie. Enlèvement de sept moines français

    Un groupe armé enlève sept moines trappistes français, dont un médecin, dans leur monastère proche de Médéa. Les maquis voisins sont un repaire du Groupe islamique armé, dont les membres auraient recherché l'aide d'un médecin pour soigner des combattants blessés lors des affrontements en cours avec l'armée....

  • 11-19 février 1996 Algérie. Recrudescence des violences

    Le 11, deux voitures piégées explosent à Alger, l'une près de la mairie de Bab el-Oued, l'autre devant la Maison de la presse qui abrite la plupart des journaux indépendants. Ce dernier attentat fait vingt et un morts, dont trois journalistes du Soir d'Algérie. Depuis mai 1993, quarante-huit...

  • 5-18 janvier 1996 Algérie. Entrée de l'opposition légale au gouvernement

    Le 5, Ahmed Ouyahia, nommé Premier ministre en décembre 1995, rend publique la composition de son gouvernement. Comprenant de nombreux membres de l'équipe sortante, celui-ci accueille également, pour la première fois depuis l'indépendance du pays, quatre représentants de l'opposition légale, à des postes...

  • 31 décembre 1995 Algérie. Nomination d'Ahmed Ouyahia au poste de Premier ministre

    Le président Liamine Zeroual nomme Ahmed Ouyahia au poste de Premier ministre en remplacement de Mokdad Sifi, en fonctions depuis avril 1994. Diplomate de carrière, Ahmed Ouyahia est un proche du chef de l'État, dont il dirigeait jusqu'à présent le cabinet. Le président Zeroual le charge d'organiser...

  • 16-29 novembre 1995 Algérie. Réélection du président Liamine Zeroual

    Le 16, la première élection présidentielle depuis l'indépendance, en 1962, se déroule sous haute protection et dans le calme. Le général Liamine Zeroual, chef de l'État depuis la fin du mandat du Haut Comité d'État, en janvier 1994, est réélu à la présidence de la République avec 61,01 p. 100 des suffrages,...

  • 14 octobre 1995 Algérie. Redha Malek écarté de la course à la présidence

    Chargé de se prononcer sur la validité des candidatures à la première élection présidentielle pluraliste depuis l'indépendance, qui doit se dérouler le 16 novembre, le Conseil constitutionnel crée la surprise en éliminant de la course l'ancien Premier ministre Redha Malek, candidat de l'Alliance nationale...