24 mai 1983
France. Débat difficile sur la réforme de l'enseignement supérieur
L'Assemblée nationale commence l'examen du projet de loi sur l'enseignement supérieur. Au même moment, environ quinze mille manifestants, précédés de professeurs en toge, défilent à Paris à l'appel de la « coordination nationale étudiants-enseignants contre le projet Savary », proche de l'opposition. Les protestataires contestent en particulier la sélection prévue à l'entrée de certaines formations de second cycle – contre laquelle s'élèvent également les organisations étudiantes de gauche – et la professionnalisation des études. Comme le 5 et le 11, et malgré la mise en garde de gouvernement contre les provocations de l'extrême droite, cette manifestation donne lieu à des affrontements violents avec la police, qui comptera dans ses rangs cent trente et un blessés. Au Palais-Bourbon, où le débat se poursuit les jours suivants, l'opposition tente de freiner la discussion en déposant quelque deux mille amendements, battant ainsi tous les records dans ce domaine. La majorité dénonce les « manœuvres d'obstruction » et le « sabottage du débat parlementaire ». Le gouvernement, qui a décrété l'« urgence » (une seule lecture par chaque Assemblée), refuse cependant d'engager sa responsabilité sur ce texte pour accélérer les débats qui durent jusqu'au 10 juin. Le Sénat n'examinera le projet qu'à l'automne.