24 mai-7 juin 2021
Mali. Coup d’État contre les organes de transition
Le 24, le président de la transition Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane sont arrêtés sur ordre du colonel Assimi Goïta, qui avait participé au renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 et qui occupe le poste de vice-président de la transition. Ce second putsch en moins d’un an intervient à la suite de l’annonce de la nomination d’un nouveau gouvernement au sein duquel deux des auteurs du coup d’État d’août 2020 n’avaient pas été reconduits à leur poste de ministre de la Défense et de ministre de la Sécurité. L’arrestation des dirigeants civils de la transition sera dénoncée par le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Union africaine, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), les États-Unis et l’Union européenne.
Le 27, Bah N’Daw et Moctar Ouane, qui ont démissionné, sont libérés.
Le 28, la Cour constitutionnelle proclame Assimi Goïta président de la transition jusqu’à la fin de cette période, en février 2022.
Le 30, dans un entretien au Journal du dimanche, le président français Emmanuel Macron menace de retirer les troupes de l’opération Barkhane déployées dans le pays si les nouveaux dirigeants maliens cédaient à la « tentation » de l’« islam radical ».
Le 30 également, la CEDEAO suspend le Mali de ses rangs et demande la nomination d’un Premier ministre civil.
Le 7 juin, Assimi Goïta est investi à la tête de l’État par la Cour suprême. Il nomme au poste de Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, le président du comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP). Le M5-RFP regroupe des organisations et des partis d’opposition à l’origine du mouvement de contestation de juin 2020 qui a abouti à la chute d’Ibrahim Boubacar Keïta.