25-29 octobre 2014
France. Mort d'un manifestant sur le site du chantier du barrage de Sivens
Le 25, les opposants à la construction du barrage de Sivens, dont les travaux ont commencé dans la vallée du Tescou, dans le Tarn, appellent à un rassemblement sur le site occupé depuis octobre 2013 et quadrillé par les gendarmes mobiles depuis les premières actions des protecteurs de cette « zone à défendre », en septembre. Ils dénoncent la destruction de la zone humide du Testet et contestent l'intérêt d'un barrage destiné, selon eux, à alimenter un petit nombre d'exploitations de culture intensive de maïs. Des affrontements opposent une centaine d'activistes aux forces de l'ordre.
Le 26, le corps d'un manifestant de vingt et un ans, Rémi Fraisse, est découvert à l'issue d'une nuit d'échauffourées.
Le 27 est rendu public le rapport d'expertise sur « les garanties d'une gestion durable » du barrage, commandé en septembre par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal. Celui-ci critique l'absence de prise en compte de solutions alternatives par le conseil général du Tarn, maître d'ouvrage du projet, le coût élevé du barrage, son surdimensionnement, ainsi que la fragilité de son financement sur fonds publics.
Le 28, le procureur d'Albi annonce que Rémi Fraisse a été tué par l'explosion d'une grenade offensive tirée par les gendarmes. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve décide la suspension de l'utilisation de grenades offensives par la gendarmerie, tout en excluant toute forme de « bavure ». L'exécutif est vivement mis en cause par divers responsables écologistes. Le président François Hollande exprime sa « compassion », tandis que le Premier ministre Manuel Valls dénonce la « violence extrême » des « casseurs ». Le président socialiste du conseil général du Tarn Thierry Carcenac annonce la suspension du chantier.
Le 29 également, le parquet de Toulouse ouvre une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », concernant la mort de Rémi Fraisse.
